Paru le 30/11/15 Dans Midi Libre : MICROTerra mise sur le compost en circuit court
Lunel – La start-up prône l’« écolocal» pour gérer les déchets verts.
Dans leurs locaux de la pépinière d’entreprise lunelloise Via Innova, Catherine Bouniol et Nicola Rapetti s’attachent depuis six ans à redonner bonne presse à un produit d’enrichissement agricole dont la simplicité n’a d’égal que son efficacité, tout en proposant une solution de traitement aux 100 000 tonnes de déchets verts collectés tous les ans dans chaque département. «Les conditions climatiques de la zone méditerranéenne et l’utilisation systématique d’engrais chimiques depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ont conduit à un appauvrissement des sols et à une perte de fertilité», déplore avec une pointe d’accent italien Nicolas Rapetti.
Un compostage «à la ferme»
Fort de ce constat, cet ancien employé du secteur agroalimentaire, diplômé en sciences de l’environnement et en agriculture durable, s’est lancé en 2009 dans l’aventure Micro Terra, une start-up spécialisée dans la valorisationdes déchets organiques par compostage en circuit court. «Nous partons d’une matière première qui existe et qui est déjà collectée par les entreprises spécialisées ou les collectivités pour en faire, au terme de notre process, un produit fini avec de vrais avantages écologiques et économiques.» Face aux techniques de méthanisation ou d’épandage des boues de stations d’épuration, Micro Terra veut proposer une alternative au traitement des déchets organiques à grande échelle. Elle fournit le procédé, l’expertise, trouve les gisements, avec en point de mire un modèle économique novateur : créer des réseaux locaux d’agriculteurs qui accueillent sur leurs terres des mini-plateformes de compostage en échange d’un accès gratuit au produit fini. «Depuis trois ans, nous menons des expérimentations sur un site de la communauté de communes du Pays de Lunel. Nous sommes dorénavant capables de produire du compost utilisable en agriculture biologique en trois mois.»
Cette solution innovante a déjà convaincu certains grands groupes du secteur, confrontés chaque année à une augmentation de 20% du volume des déchets verts à traiter.
LE CHIFFRE 100 000
C’est le chiffre d’affaires annoncé pour 2015. Et même si le projet d’une immense centrale à biomasse dans les Bouches-du-Rhône, à Gardanne, fait peser une certaine incertitude sur le marché, la start-up espère augmenter son chiffre d’affaires de 20% pour 2016.
PERSPECTIVES Nouvelles régions
Objectif numéro un pour Micro Terra : muscler ses réseaux d’agriculteurs composteurs. Une dizaine est en place aujourd’hui, dans le Languedoc-Roussillon et en Provence Alpes Côte d’Azur. Pour se faire, l’entreprise lorgne évidemment sur les exploitants Midi-Pyrénées, mais imagine aussi proposer son process à l’étranger.